Projet d’établissement 2024-2028 de l'Abes
Version 2.2 du projet d'établissement 2024-2028 de l'Abes publiée au 24/10/2023.
1. Résumé exécutif
L’Abes souhaite grâce à ce projet affirmer son rôle dans la fourniture de métadonnées de qualité aux organisations de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Cet objectif général de long terme est servi pour la période 2024-2028 par des objectifs de court et moyen termes :
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Renouveler le système d’information métier de l’Abes ;
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Permettre une politique de données plus massives, aux traitements plus automatisés et au périmètre fonctionnel plus large, répondant aux nouveaux besoins en référentiels de l’ESR ;
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Renouveler et sécuriser le rôle de l’Abes dans les achats de documentation électronique
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Renouveler les modalités de relations de l'Abes aux réseaux de l'ESR
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Renforcer la recherche et développement de l’agence, en se concentrant sur les applications de l’état de l’art en intelligence artificielle
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Adapter l’agence à ces nouvelles orientations
2. Le système de gestion de métadonnées de l’Abes
Historiquement, il y a eu deux périodes distinctes d’organisation du système de gestion à l’Abes : dans la première moitié de la vie de l’Abes, son architecture a été organisée de façon relativement centralisée autour d’un produit acquis sur le marché (la suite logicielle CBS, WinIBW, PSI, APCC proposée par le prestataire OCLC) ; depuis un peu plus de 10 ans et pour permettre d’étendre les services proposés, une partie du système de gestion de métadonnées a été déportée dans des applications « satellites » connectées au système historique et développées en interne. Une partie de nos outils enfin (Calames, Star, Step et theses.fr) disposent de leur propre base de données maîtresse et ont une indépendance plus importante par rapport à CBS.
Figure 1 - vue simplifiée du SI métier de l'Abes
Cet ensemble est devenu progressivement plus complexe et lourd à gérer, il a accumulé une dette technique qui représente aujourd'hui un risque pour l'Abes comme pour les établissements. Il entrave également la mise en place de nouveaux services et limite la capacité de l’agence à renouveler son offre pour répondre plus efficacement aux besoins des établissements et à leurs évolutions.
2.1 Le cadre et les objectifs d’une réinformatisation
Ce projet pose donc comme priorité le renouvellement du système d’information métier de l’Abes. L’action de l’Abes sur ce point sera guidée par les objectifs suivants :
L'objectif principal consiste à renouveler l’offre proposée aux établissements par un système qui leur permettra à la fois de disposer de plus de métadonnées, plus faciles à exploiter et à des coûts moindres. Le ou les outils mis en place devront aussi permettre à l’Abes de simplifier son architecture et ainsi de faire baisser les coûts de propriété et d’exploitation de son système d’information.
La souveraineté sur les données que contiendra le nouveau système est un impératif que le projet doit prendre en compte. Cette question est juridique, mais aussi technique : une attention toute particulière sera donc donnée aux capacités du futur système à permettre à l’Abes de gérer de la façon la plus autonome possible les entrées et les sorties de données de tous types.
Le projet aura pour objectif de couvrir, au sein d'un même système, les métadonnées qui concernent la documentation papier et la documentation électronique, au-delà des livres et revues, en intégrant également les bouquets commerciaux, voire les chapitres et articles. A cette occasion, une intégration des bases et outils de gestion de métadonnées composant le système de gestion de métadonnées actuel de l'Abes est fortement souhaitée. Cette homogénéisation des données et des outils permettra d’améliorer la lisibilité de l'offre de services de l'Abes et son appropriation par les utilisateurs professionnels et les autres publics.
Concernant les données, il est souhaité que le nouveau système offre la perspective de sortir, au moins à terme, d’une logique de notice, inscrite notamment dans le format MARC, pour aller vers un système entités - relations. L’adoption d’une logique entités-relations a plusieurs avantages :
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Faciliter la compatibilité de nos données avec les modèles conceptuels de données bibliographiques existant actuellement, dont en priorité IFLA LRM, référence de l'information bibliographique
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Proposer une représentation en principe plus souple et évolutive des données gérées au sein du système
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Faciliter l’export et l’exposition des données dans la perspective de leur réutilisation par des tiers, y compris en dehors du monde des bibliothèques.
Cette problématique concerne la gestion des données par le système lui-même ainsi que l’export et la diffusion des données
L'objectif de maîtrise des coûts complets de possession du nouveau système, dans la période de projet et ultérieurement, dans sa phase de fonctionnement courant, est une autre exigence. Cet objectif inclut la prise en compte du risque que représenterait la gestion d'un système dont une grande partie serait réalisée en interne : l'Abes recherchera donc une solution actuellement existante sur le marché, garantissant la réalisation du projet dans le calendrier imparti, à des coûts maitrisés. Cette contrainte contribuera également à la réussite de l’objectif de simplification et d’amélioration de la lisibilité du système d’information.
Cet impératif de mettre l’expression des besoins en adéquation avec les possibilités réelles des solutions qu’il est possible de trouver aujourd'hui sur le marché doit être nuancé sur plusieurs points:
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On ne doit pas exclure la possibilité de réaliser ou de faire réaliser les développements complémentaires qui permettraient de répondre aux besoins initialement non couverts par le système envisagé.
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Un poids important sera donné à la capacité de l'établissement à utiliser le système en toute autonomie, en particulier, mais non exclusivement, pour la gestion globale des métadonnées, et à en étendre les fonctionnalités pour répondre aux besoins spécifiques de ses utilisateurs, par exemple en privilégiant un système proposant un panel très large d’Application Programming Interfaces (APIs).
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Une solution disposant d'une licence de logiciel libre pourrait aussi représenter un atout en termes d’autonomie et fera l'objet d'une instruction spécifique.
Critère(s) de réussite :
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Une première tranche du système de gestion, à définir, sera en production en 2027 pour permettre la mise en place de nouveaux services dans la période de fin de projet.
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Les métadonnées des ressources imprimées et électroniques (au moins au niveau ebook et revue) sont gérées nativement par le nouveau système de gestion de métadonnées.
Critère de réussite étendu :
- Le nouveau système de gestion de métadonnées sait nativement gérer et manipuler des données entités-relation, ou annonce pouvoir gérer et manipuler des données en entités-relation dans un laps de temps qui permettra de mettre en œuvre ces fonctionnalités dans le calendrier du projet.
2.2 Une politique des interfaces web
Une partie des interfaces proposées par l’Abes sera renouvelée dans le cadre du changement de SI. Ce changement des interfaces professionnelles et publiques est à interpréter comme une des contraintes et objectifs du nouveau système de gestion de métadonnées prioritairement.
Pour la création, modification, lecture et suppression des données par les réseaux, l’Abes doit :
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Passer au full web et simplifier les interfaces pour la production « à l’unité » afin de faciliter le catalogage au sein des établissements. Des gains sont attendus pour la gestion du parc informatique des établissements, mais également pour répondre aux besoins de formation et d’accompagnement, permettant aux établissements qui le souhaitent de diversifier leur organisation interne pour la gestion de données de catalogage à l’unité.
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Donner plus d’autonomie aux experts des établissements par l’intermédiaire des interfaces pour réaliser des modifications de masse, constituer des lots de données, exporter et importer plus facilement les données.
Pour les interfaces publiques associées au nouveau système de gestion de métadonnées de l’Abes, et pour les interfaces publiques des applications que nous continuerions de gérer en dehors du système de gestion de métadonnées renouvelé, les objectifs suivants sont fixés, par ordre décroissant de priorités :
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Moderniser les interfaces publiques de recherche pour respecter l’état de l’art, avec une attention particulière accordée à leur accessibilité ;
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Montrer une interface de consultation construite sur des données organisées en entités – relations, au moins à titre pilote, en fin de période ;
- Permettre aux établissements qui le souhaitent de personnaliser de façon autonome une interface de recherche qui porte sur un périmètre de données qui leur est propre.
Critère(s) de réussite :
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Le portail public du système de gestion de métadonnées est une interface web respectant le RGAA et détenant une homologation de sécurité ;
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L’interface de catalogage du système de gestion de métadonnées est une interface web proposant des formulaires pour créer ou modifier à l’unité les données ;
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Un nouveau service d’administration de données par lot ou à l’unité est proposé aux experts dans les réseaux ;
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Un démonstrateur proposant une interface de consultation exploitant la valeur ajoutée des données en entités-relation est ouvert publiquement.
Critère de réussite étendu :
- Le portail public du système de gestion de métadonnées propose aux établissements un backoffice qui permet la personnalisation de l’interface web et la valorisation de données.
2.3 Une stratégie Open Source
Déjà initiée lors du précédent projet d’établissement, l’Abes a orienté sa politique de développement vers l’Open Source. Ainsi, tous les codes sources des nouveaux projets initiés sont publiés en Open Source sur la plateforme Github. Cette stratégie apporte différents avantages :
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Amélioration de la qualité et de la sécurité des logiciels : le code étant ouvert, l’Abes est totalement transparente sur sa production de code vis-à-vis de ses partenaires ;
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Possibilité de réutilisation et de partage de briques logicielles ;
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Possibilité d’adhérer à une communauté Open Source existante.
L’Abes renforcera cette stratégie au cours du prochain projet d’établissement, et pourra potentiellement l’étendre, en particulier dans le choix d’outils, y compris lors du remplacement du système de gestion de métadonnées. Un point de vigilance sera apporté sur la notion de fork (copie d’une version du code d’une application en vue de la modifier pour en faire une version spécifique à l’agence). En effet, utiliser un fork de code source peut faire baisser le retour sur investissement car ce choix oblige à maintenir une version particulière du code source. L’Abes n’exclut pas d’ailleurs de mettre à disposition des moyens humains ou financiers pour améliorer des logiciels Open Source qu’elle serait amenée à utiliser, et de reverser ces améliorations dans le cœur des logiciels afin de les partager avec les communautés.
Critère(s) de réussite :
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Dans le cas du choix d’un logiciel Open Source pour le système de gestion de métadonnées, l’Abes participe à la communauté Open Source pour représenter les besoins des bibliothèques universitaires françaises ;
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Dans le cas du choix d’un logiciel Open Source pour le système de gestion de métadonnées, l’Abes ne fork pas le logiciel : les fonctionnalités développées sont intégrées à la roadmap du logiciel et bénéficient à l’ensemble de la communauté des utilisateurs ;
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Tout plugin ajouté au système de gestion de m étadonnées ou application satellite développée par l’Abes a un code dont la licence est Open Source pour favoriser le partage et la pérennité de ces contributions.
2.4 Une stratégie d’APIs
La stratégie “API first” adoptée par l’Abes consiste à proposer prioritairement des services orientés machines pour répondre aux besoins :
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de décorrélation entre la forme (interfaces utilisateur) et le fond (traitement sur les données, calculs et algorithmes divers)
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d’interopérabilité des données dans les systèmes d’informations de l’ESR
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de liberté dans les choix des langages utilisés pour les traitements ou les interfaces qui permettent d’exploiter ces API
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de sécurité : les données ne sont accessibles que via les API préalablement sécurisées
Ainsi, le futur système de gestion de métadonnées devra intégrer nativement non seulement des service orientés utilisateurs mais avant tout des API ouvertes respectant l’état de l’art (standard REST et OpenAPI par exemple).
Les applications satellites (présentes et futures) s’appuieront sur cet état de l’art, soit en exploitant les API du système de gestion de métadonnées, soit en proposant elles-mêmes de nouvelles API.
Toutes ces API développées par l’Abes ou proposées par le futur système de gestion de métadonnées seront publiées et documentées sur https://api.gouv.fr/. Les services (présents et futurs), qui graviteront autours du futur système de gestion de métadonnées, s’appuieront sur ces mêmes principes.
Des interfaces hommes / machines pourront par la suite être greffées sur ces API, si un besoin émerge et si les moyens nécessaires à leur réalisation sont disponibles.
Les API proposées par l’Abes aux réseaux sont actuellement en lecture seule. Les futures API mises à disposition des réseaux proposeront aussi, dès leur conception, des opérations de création, modification et suppression de données (appelées «* APIs CRUD* »). Ces nouvelles fonctionnalités seront proposées en natif par le nouveau système de gestion de métadonnées et toutes les nouvelles applications ayant comme objectif d’écrire dans les données disposeront d’API CRUD qui seront, au même titre que les API en lecture, publiées et documentées sur https://api.gouv.fr/.
Ces API demanderont une authentification aux machines souhaitant y accéder, qui permettra de sécuriser le service offert, de le piloter et d’offrir des services adaptés à chaque catégorie d’utilisateurs.
Critère(s) de réussite :
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Au moment de la mise en production du système de gestion de métadonnées, la documentation d’API du système de gestion de métadonnées de l’Abes est disponible sur https://api.gouv.fr/
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La prochaine application “satellite” développée par l’Abes a la documentation de ses API sur https://api.gouv.fr/ ;
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Le système de gestion de métadonnées de l’Abes propose des API en écriture avec une intégration dans la fédération d’identités ESR pour l’authentification ;
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A la fin du projet, un service de création, lecture, modification et suppression d’exemplaires est ouvert avec des APIs.
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Au cours de ce projet, une note d’étude pose les conditions pour la mise en place d’APIs de création, lecture, modification et suppression de données bibliographiques.
2.5 Le renouvellement du système de gestion de métadonnées au cœur du projet
Aujourd’hui, de nombreux services basés sur les données du Sudoc sont proposés aux réseaux de l'Abes. Ces services s’opèrent soit par des applications nativement proposées par OCLC (interface publique du Sudoc, transferts réguliers, catalogage via WinIBW) soit par des applications informatiques, appelées plus haut « applications satellites », développées et exploitées par l'Abes comme IdRef, Colodus, Item, Cidemis, Périscope, Qualimarc, Paprika, ou les micro-web services. A noter également que des applications satellites ont également été ouvertes en interne et maintenues par l’agence pour administrer les données existantes. Ces applications manipulent en lecture ou en écriture les données du Sudoc, qui en est la base de données maîtresse. Les opérations de lecture et d'écriture réalisées par les applications satellites sont faites par une librairie Java développée par l'Abes permettant de communiquer avec le cœur du Sudoc via une connexion ad hoc non documentée.
Concernant le renouvellement des services existants et le changement de système de gestion de métadonnées, plusieurs cas sont à considérer :
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Service existant rendu par une application satellite qui sera nativement intégré au nouveau système de gestion de métadonnées
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Service existant rendu par une application satellite qui ne pourra pas être intégré au nouveau système de gestion de métadonnées
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Nouveau service directement rendu en natif par le nouveau système de gestion de métadonnées
Dans le premier cas, le renouvellement du système de gestion de métadonnées de l'Abes permettra de remplacer entièrement l'application par des fonctionnalités intégrées nativement dans le nouveau système. A noter qu’un remplacement de ce type pourra générer des améliorations, des régressions ou imposer une nouvelle façon de rendre le service. La complexité de ce cas de figure réside surtout dans l’accompagnement au changement. L’Abes cherchera le plus possible à remplacer ses applications satellites par le système de gestion de métadonnées pour augmenter le retour sur investissement de ce changement de système.
Dans le second cas, l'application satellite devra être conservée et il sera alors nécessaire de remplacer la couche de communication propriétaire (librairie Java) par une couche de communication basée sur les API ouvertes du nouveau système. Cette opération est risquée et coûteuse d’un point de vue technique. En effet, un modèle de données éloigné du modèle actuel pourrait modifier en profondeur la logique interne de l'application. Et certaines applications ont accumulé une dette technique importante qui nécessiterait non seulement une modification du protocole de communication mais une refonte complète.
Enfin, dans le dernier cas, de nouveaux services seront nativement proposés par les fonctionnalités du système de gestion de métadonnées. L’ouverture de ces services nécessitera essentiellement de la formation, de l’accompagnement et de la communication comme à l’ouverture de tout nouveau service proposé par l’Abes.
C’est uniquement à travers ces trois cas de figure que des services existants ou nouveaux seront proposés aux réseaux de l’Abes dans les cinq années de ce projet d’établissement. Les services qui seront concernés, comme les nouvelles interfaces publiques ou les services relatifs à la base de métadonnées pour l'ESR, seront donc disponibles une fois terminé le changement de système de gestion de métadonnées.
Il existe donc une très forte dépendance entre le moment où ce nouveau système sera en production et le moment où de nouveaux services listés dans ce projet pourront ouvrir en production.
Le renouvellement du système de gestion de métadonnées peut être considéré comme la colonne vertébrale du projet 2024-2028 de l'Abes, une majorité des éléments de ce projet dépendent de sa réalisation.
Critère(s) de réussite :
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Le système de gestion de métadonnées de l’Abes est en production ;
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Au moins deux applications satellites existantes sont remplacées par le système de gestion de métadonnées ;
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Au moins une application satellite existante est connectée sur le système de gestion de métadonnées via ses APIs ;
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Au moins un nouveau service, non rendu actuellement par l’Abes, repose sur une fonctionnalité nativement prévue dans le système de gestion de métadonnées
3. Une « base de métadonnées » pour l’ESR
L’Abes a pour mission première de fournir un catalogue collectif de la documentation proposée par les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche : malgré des efforts substantiels, cette promesse a été difficile à tenir depuis la massification de la documentation électronique et les attentes des établissements à ce sujet sont fortes.
Le catalogage à l’unité est la principale modalité proposée aujourd’hui pour l’alimentation courante du catalogue collectif. Cet usage subsistera, même si d’importance moindre, en parallèle des imports massifs et de la mise à jour des données par lots. Le futur système devra faciliter ces trois processus.
Un catalogue n’est pas seulement un réservoir de données. Il indique également au lecteur que telle ressource est accessible depuis telle bibliothèque, qu’elle soit physique ou électronique. Cette fonction de localisation de la ressource doit être améliorée à la fois pour les ressources physiques et les ressources numériques, en automatisant les flux d’information entre les systèmes des établissements et de nos partenaires et le système de l’Abes.
3.1 Un signalement facilité : volumes, flux et centralisation des données
Le signalement bibliographique reste une activité importante dans les bibliothèques, alors même que leurs métadonnées sont de plus en plus couramment diffusées en dehors de leur catalogue. L’Abes, en tant qu’opérateur national pour le signalement des collections de l’Enseignement supérieur, se doit d’augmenter la quantité des données importées et de faciliter la création de métadonnées à dessein de réduire significativement le coût de traitement des ressources acquises par les établissements, tout en contribuant à la dissémination et à l’exploitation des métadonnées qu’elle diffuse. Cette politique de diffusion doit pouvoir s’appuyer sur un travail d’amélioration de la qualité qui cible des corpus et thématiques pertinentes pour les bibliothèques et organisations de l’ESR.
Le signalement des ressources électroniques devient de plus en plus coûteux au regard de la diversité et de la quantité des ressources à traiter. Leur augmentation exponentielle a pour conséquence d’en rendre le suivi très complexe et chronophage, avec une fraîcheur parfois très relative de l’information bibliographique et une difficulté de plus en plus grande à en gérer les accès. La multiplication des bases de signalement actuellement proposées par l’Abes (Sudoc, BACON, Science+), et les interactions complexes entre elles, desservent par ailleurs considérablement la gestion des accès et la richesse du signalement, les métadonnées étant dispersées et mal reliées entre elles.
Le renouvellement du système de gestion de métadonnées de l’Abes a pour visée de faire converger ces données de signalement, ce qui favorisera le dialogue et l’interopérabilité fluide et sécurisée entre l’ensemble de ses métadonnées. De facto, il assurera une plus grande fluidité dans les échanges d’information, en facilitant une concentration des flux aujourd’hui éclatés entre applications satellites. Cette convergence aura pour triple avantage d’aider au signalement, d’économiser du temps de catalogage et de faciliter le suivi de l’accès aux ressources électroniques, rendu complexe du fait notamment du périmètre mouvant des collections commerciales, contribuant ainsi à la cohérence et à l’harmonisation des données exposées. L’Abes pourrait dès lors et à juste titre se poser comme fournisseur de données consolidées pour les établissements de l’Enseignement supérieur.
A l’occasion de ce nouveau projet d’établissement, l’Abes souhaite également établir une politique d’imports plus ambitieuse, en particulier pour la documentation électronique. Si des imports systématiques et globaux sont un horizon théorique, une politique réaliste doit fixer, en concertation avec les établissements de l’ESR, une priorisation appuyée sur les usages de la documentation électronique (qu’il s’agisse de signalement et de valorisation des ressources). Cette politique doit englober les différents niveaux de granularité des métadonnées (ebooks et chapitres d’ebooks, revues et articles, bouquets, etc.), sans oublier les thèses pour lesquelles l’Abes assume une mission nationale.
En ce qui concerne les imports, et grâce à l’expérience acquise en termes de traitement des métadonnées, l’Abes souhaite étendre son service d’amélioration des métadonnées des éditeurs et diffuseurs, en fonction des besoins de réutilisation et des réutilisateurs identifiés (notamment des acteurs promouvant l’ouverture des métadonnées de la recherche).
Par ailleurs et malgré le poids actuellement très important de la documentation électronique, cette politique volontariste d’imports doit également s’intéresser aux ressources imprimées. La part de catalogage de ressources imprimées reste encore importante dans le Sudoc : chaque année, les établissements créent quelque 250 000 notices d’imprimés, un chiffre que les établissements auraient tout intérêt à voir baisser significativement s’ils souhaitent réduire les temps de traitement de leur côté, grâce à la création de nouveaux imports.
Dans cette perspective, et en s’appuyant sur les capacités du prochain système de gestion de métadonnées de l’Abes, le projet d’établissement vise à :
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Proposer des volumes plus importants de métadonnées, qu’il s’agisse des bouquets commerciaux de documentation électronique ou des imprimés acquis par les établissements ;
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Proposer des flux entre systèmes plus complets et systématiques :
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De manière générale, il est nécessaire d’améliorer les interactions entre les systèmes d’informations locaux (outils documentaires, archives ouvertes, ERMS d’établissement ou de Couperin, bibliothèques numériques, outils de pilotage…) et les systèmes de l’Abes, à dessein de faciliter les échanges de données et faciliter leur exploitation dans les établissements. Ce travail s’appuiera en particulier sur la politique d’APIs décrite ci-dessus.
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Concernant spécifiquement les flux de localisation, il s’agit de généraliser et de standardiser les flux mis en place ces dernières années pour une partie des exemplaires d’ebooks. L’Abes souhaite les proposer à l’ensemble de ses réseaux et les généraliser également à la documentation imprimée (voir supra 2.4 Stratégie sur les APIs). L’objectif est ainsi de faciliter la synchronisation automatique entre les systèmes locaux et le système de gestion de l'Abes à partir des métadonnées fournies par les établissements à dessein d’éviter les doubles saisies et d’assurer une meilleure cohérence entre catalogues locaux et bases de données nationales ;
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Réduire la dispersion et les coûts de traitement des métadonnées :
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Travailler à la convergence des métadonnées aujourd’hui dispersées (monographies actuellement dans le Sudoc, articles et chapitres dans Science+ et métadonnées de gestion dans Bacon) ;
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Permettre l’activation et le suivi automatique du signalement des bouquets dans les outils des établissements.
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Critère(s) de réussite :
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Des critères de sélection pour de nouveaux imports sont choisis en concertation avec les établissements, avec l’établissement d’une feuille de route et un calendrier de mise en œuvre.
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L’évolution du périmètre des bouquets commerciaux et, en corollaire, la gestion des exemplaires concernés, s’opèrent de manière automatisée et désormais fluide ;
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Les imports bibliographiques représentent plus de 50% des créations dans le système à la fin de la période
3.2 Définir une politique des données
Dans tous les échanges avec les réseaux de l’Abes, la question de la qualité des données diffusées par l’Abes revient de manière récurrente. Il est particulièrement difficile d’y répondre, tant la notion de qualité renvoie à des questions relatives à l’usage, au contexte de signalement, au type de fonds décrits, au public bénéficiaire de ces ressources, etc. Puisque la définition de la qualité est fonction des besoins de chaque établissement, l’Abes ne peut faire l’économie d’un travail qui permette à chacun d’évaluer la qualité des données reçues, pour en faciliter l’exploitation et la réutilisation.
Si l’Abes entendu bien poursuivre ses efforts sur l’amélioration des métadonnées versées dans sa base, il serait illusoire d’espérer les améliorer pour l’intégralité des imports qu’on envisage dans le même temps d’automatiser et d’augmenter de manière significative : l’Abes doit donc, avec ses partenaires, définir et mettre en œuvre une politique de la qualité différenciée. Il s’agit de définir collectivement quels sont les entités et les types d’information pour lesquels un investissement supplémentaire est jugé nécessaire. Les données de publications françaises de niveau recherche et en Open Access, ainsi que les données de fonds patrimoniaux ou susceptibles d’entrer dans les programmes de numérisation nationaux, pourraient par exemple être spécifiquement ciblées. Ça pourrait aussi être le cas également des données d’un certain nombre de référentiels particulièrement utiles au contexte de l’ESR, sur les personnes et les organisations de la recherche.
Une fois définie cette politique de la qualité, il faut pouvoir l’appliquer, et pouvoir mesurer cette qualité, ce qui implique d’établir des indicateurs précis. Ces indicateurs pourront ou non être agrégés en une ou plusieurs notes globales, ce qui permettra d’afficher un signal sur la fiabilité ou la réutilisabilité des métadonnées proposées.
Ce travail de qualification sera accompagné d’une explicitation de la politique de diffusion et de droits de réutilisation des données de l’Abes, en cohérence avec la politique nationale d’ouverture des données. Ce travail concerne tout particulièrement les modalités concrètes de diffusion des données (publication de corpus de données et APIs par exemple).
Critère(s) de réussite :
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A la fin du projet, l’Abes dispose d’une politique publique de qualité des données, dotée d’indicateurs ;
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A la fin du projet, l‘Abes a mis en œuvre un dispositif de qualification de ses données, éventuellement à travers une note globale attribuée aux métadonnées concernées ;
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A la fin du projet, l’Abes dispose d’une politique d’exposition de ses données ;
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A la fin du projet, l’Abes a mis à jour sa politique de diffusion et de réutilisation de ses métadonnées.